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L'acte d'écrire

L’acte d’écrilire

Apprentissage collectif de l’écrilire
Au moment de l’écriture collective d’un texte, les mots jaillissent et c’est souvent le maître qui les organise en phrases. Dans un souci d’apprentissage, chaque phrase sera écrite en groupes de souffle ou de sens qui correspondent presque toujours à des groupes grammaticaux.
Chaque groupe est réénoncé par l’adulte qui questionne les enfants sur ce qu’il doit écrire. La question du mot se pose alors : d’abord le découpage en mots, puis l’écriture du mot. Les enfants qui ont déjà travaillé en ce sens en maternelle restituent leurs connaissances. Le maître sollicite systématiquement leur participation, "Savez-vous écrire ce mot, l’avez-vous déjà rencontré, entendez-vous quelque chose que vous connaissez, où pouvez-vous le retrouver, etc." . Il complète si besoin.
C’est alors que les enfants peuvent entendre certaines parties de mot déjà écrites et disent par exemple : "cousine, c’est comme coup". Ces remarques sont notées sur une affiche qui sera complétée au fur et à mesure par les découvertes collectives ou individuelles. Ces dernières faites pendant le temps de travail personnel, devront être validées ultérieurement par le groupe. Toute la phonologie sera étudiée de cette manière.
Les enfants vont vite découvrir qu’ils existent plusieurs orthographes pour un même son : par exemple pour cette classe, quand ils entendent le son [an], ils se demandent s’il s’agit du "en" de "en Algérie" ou du "an" de "maman". Il en sera de même pour tous les sons.
En plus de ces affiches « C’est comme », chaque enfant pourra s’aider de l’outil "Chouette, j’écris !" publié aux Editions PEMF, qui fonctionne sur le même principe phono-graphique.

Apprentissage individuel de l’écrilire
Chaque enfant a un cahier d’écriture dans lequel il va retrouver chaque texte mis au point par la classe et saisi en écriture cursive sous forme d’étiquettes qui seront collées en ligne.
Cela permet à l’enfant d’avoir la vision du texte dans une autre écriture que celle utilisée pour les livres, et de briser le découpage en groupe de souffle. C’est aussi une aide pour écrire plus aisément en écriture liée et apprendre à utiliser toute la ligne du cahier.
Il va s’y entraîner à l’écriture cursive.

Appropriation d’une écriture personnelle
Chaque enfant reçoit un cahier de travaux pratiques appelé cahier d’écrivain et peut être véritablement auteur, créateur, laisser sa trace. Il tâtonne, expérimente, cherche son expression, rature, comme tous les écrivains.

Tant qu’il ne sait pas écrire, il s’exprimera sous forme de dessins. Puis, il ajoutera un mot, une phrase sur la page correspondante. Le texte prendra de l’importance, sans en retirer à l’illustration, leur complémentarité étant travaillée par ailleurs.
Il est important que l’enfant puisse y écrire quand il en a envie, dans les temps de travail personnel, ce qui lui arrive, ses observations, ses réflexions, les histoires qu’il invente…
L’auteur est libre des destinataires de ses productions. Souvent, il sait d’avance pour qui il produit ; mais parfois il ne le sait pas, écrit pour lui, et désire ou pas être lu.
La seule interdiction est d’hasarder l’orthographe d’un mot car "Tu ne peux pas balayer des centaines d’années d’histoire". S’il ne la connaît pas, il doit la chercher dans les référents à sa disposition autant matériels qu’humains. S’il ne peut pas trouver la réponse rapidement, il doit laisser un espace, finir d’écrire son idée. L’orthographe lui sera donnée ultérieurement.
En se posant des questions pour s’exprimer, l’enfant va affiner sa connaissance de la lecture et aller vers l’analyse des correspondances graphèmes phonèmes. Un des outils les plus pertinents dans ce domaine étant le "Chouette, j’écris !".

La correspondance scolaire
La correspondance est une source d’échanges variés et réels entre les enfants : lettres, albums, cartes, panneaux, plans, CD, programmes de visite, etc..
Pour être efficace, elle demande une régularité dans les échanges et une bonne communication entre les enseignants.
La lettre collective est écrite par l’ensemble de la classe en respectant les mêmes techniques que pour l’écriture du texte d’enfant. Les premières seront écrites, sur des feuilles grand format, par l’adulte sous dictée puis au fur et à mesure de l’efficience des enfants, ils prendront en charge par petits groupes son écriture. Au cours d’une discussion commune, son contenu est transcrit sous forme de mots-clés qui permettront à chaque groupe d’écrire sur une bande de papier la partie de la lettre dont il s’est chargé. Une lecture collective, au cours de laquelle les bandes de papier seront collées, permettra de valider la totalité du texte.
La réception de la lettre des correspondants reste un moment privilégié. Sa découverte se fait collectivement, tout d’abord globalement, en essayant de retrouver des éléments connus qui permettent de donner un sens à l’écrit reçu puis toutes les informations ainsi regroupées, la lecture sera affinée. L’aide de l’adulte se faisant de plus en plus discrète au fur et à mesure de l’année.
Ces lettres sont regroupées et affichées dans la classe.
Il est bon que ces échanges collectifs se fassent toutes les quinzaines, permettant ainsi la mise en place d’échanges individuels, une semaine sur deux.
Les enfants ont à leur disposition un cahier de correspondance dans lequel est regroupé tout le courrier, en vis à vis lettres collectives et lettres individuelles.
Ces échanges écrits seront renforcés, chaque fois qu’il sera possible, par des rencontres dans les écoles respectives ou grâce à l’organisation de visites communes qui donnent lieu à l’échange d’autres types d’écrits dans un cadre réel.

Le journal de classe ou d’école
Ce journal peut prendre différentes formes ou supports. C’est un élément très important de l’apprentissage de la MNLE car l’apprenant se trouve confronté à ses principaux objectifs :
- objectif d’écriture qui induit son rôle social d’information et de communication
- objectif de lecture ou/et relecture qui induit l’exigence d’exactitude et de compréhension.
Sa fréquence de parution et son contenu peuvent varier selon l’opportunité du moment. Il peut regrouper textes et dessins d’enfants ou reportages ou annonces d’évènements, etc..
Une parution sous forme électronique permet une plus grande souplesse et une ouverture à toutes les classes du groupe scolaire, de la grande section au CM2. Les enfants décident de relater un événement ou de donner des informations qui concernent la vie de leur classe ou de l’école. L’article proposé est soumis à la classe puis les textes sont saisis sur ordinateur et l’article est mis en page, le plus souvent accompagné de photos. Sa mise en ligne est souvent hebdomadaire et chacun peut lire les articles publiés sur un ordinateur en libre service.
L’enseignant reste responsable de sa publication.

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